Nouvelles dettes massives cachent le croissement négatif du PIB dans l’UE et les USA

Jon Hellevig

Nouvelles dettes massives cachent le croissement négatif du PIB dans l’UE et les USA

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17.10.2014 0 Comments

Une étude révolutionnaire de «Awara Group» révèle que la vraie croissance du PIB dans les pays occidentaux a été négative pendant des années. C’est par l’augmentation massive de la dette qu’ils ont été en mesure de cacher la réalité et de retarder l’apparition d’un collapse inévitable dans leurs économies respectives. L’étude montre que le PIB réel de ces pays cache des lourdes pertes après déduction des chiffres de la dette, ce qui donne le PIB réel net de la dette.

La morale de cette étude est que des chiffres comme « la croissance du PIB » révèle que très peu sur les dynamiques sous-jacente d’une économie, si l’on ne tente pas d’analyser simultanément quelle partie de la croissance est crédité de simplement alimenter artificiellement l’économie avec des nouveaux emprunts.

L’étude a trouvé que les pays occidentaux ont perdu leur capacité de croissance économique. Tout ce qu’il leur reste c’est une capacité d’empiler les dettes. En augmentant des nouvelles dettes, ils sont en mesure de maintenir une semblance de croissance, ou de planer autour de la croissance zéro.

Si la conjoncture peut être décrite en général comme mauvaise depuis ces quelques dix dernières années, elle a connu en 2008 une dégradation dramatique, voire catastrophique, dans le sillage de la crise financière mondiale. Le graphique 1, illustre chiffres à l’appui, le marasme des économies occidentales entre 2009-2013. Il décrit la croissance réelle du PIB par pays dans les années 2005 à 2013. Le graphique montre que pendant cette même période, la Russie a été en mesure de générer une réelle croissance du PIB non alimentée par la dette, alors que les pays occidentaux accumulent des déficits faramineux. Entre 2005 et 2013, l’économie russe affiche une croissance cumulée de 147%, tandis que les pays occidentaux ont accumulé des pertes allant de 16,5% pour l’Allemagne à 58% pour les États-Unis. Dans le cas de la Russie, nous avons corrigé le montant du PIB réel purgé de la dette pour pallier à l’erreur de calcul commise par l’Office russe de statistique (Rosstat) qui utilise un déflateur du PIB erroné. Nous avons abordé ce problème persistant de faux déflateur concernant la croissance du PIB dans l’étude du Groupe de recherche Awara relative aux effets des réformes fiscales de Poutine sur les recettes fiscales de l’État et le PIB pour la période 2000-2012.

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Le graphique 2 illustre la vraie croissance du PIB net de dettes après déduction de la croissance de la dette publique par rapport au chiffre du PIB. Net de dette, on remarque les échelles des économies occidentales, par exemple l’économie Espagnole, qui se trouve au chiffre stupéfiant de moins 56.3%. Tandis que dans la méthode officielle conventionnelle de créditer la croissance du PIB avec la croissance de la dette ne donnerait seulement que moins de 6,7%.

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L’analyse montre que dans ces mesures la croissance économique Russe, contrairement aux pays occidentaux, a été en bonne santé et non pas menée par la dette. La Russie a en effet un rapport retentissant positif de ces mesures, avec une croissance du PIB qui dépassé la croissance de la dette de 14 fois (1400%). Ce cas de figure est étonnant lorsqu’on le compare à ceux des pays occidentaux qui ont été inondée par des nouvelles dettes.

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Le graphique 3 illustre combien l’accumulation de dette dans les pays occidentaux excède la croissance de PIB officielle. Les États-Unis est à la tête du groupe avec une augmentation de la charge de la dette dans les années 2004 à 2013 de 9.8 trillions de dollars (sur le graphique 7 trillions d’euros). Dans ces années, la croissance de la dette publique des États-Unis dépasse la croissance du PIB de 5 fois, comme c’est illustré dans le graphique 4, en comparant la proportion de la croissance de dette à celle du PIB.

La comparaison de la croissance de la dette à celle du PIB indique le Royaume-Uni, comme le pays qui a accumulé le plus de nouvelles dettes en relation à la croissance du PIB, en ayant une relation nouvelle dette/croissance du PIB de 9 à 1 ; dans d’autres mots le Royaume-Uni a pris 900% de nouvelles dettes par rapport à la croissance du PIB. Mais le tableau est sombre aussi pour tous les autres pays occidentaux étudiés, sauf pour l’Allemagne, alors que la dette de la Russie ne représente qu’une fraction de la croissance du PIB.

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Les graphiques au-dessus ont été ajustés en prenant en considération la dette publique (dette générale du gouvernement), mais la situation est encore pire quand on considère les effets de la dette privée sur le PIB. La nouvelle dette des corporations et des propriétaires a au moins doublée la dette privée de la plupart des pays occidentaux depuis l’année 1996 (graphique 5).

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En étudiant ces graphiques, il devient évident qu’en réalité les économies des pays occidentaux n’ont pas eu une croissance dans la décennie passe, plutôt ils ont connues une inflation massive de charge sur leurs dettes. Avec ses niveaux de dettes atteintes ça ne pourra pas continuer pour longtemps. Il y a un risque réel que le PIB des économies occidentales chute plus tôt que prévue à des niveaux plus grands qu’elles ne puissent le supporter sans le levier de la dette. Mais dans cette situation elles ne seront pas en mesure de s’occuper des dettes accumulées conduisant à des scenarios catastrophiques.

On n’a pas inclus le Japon et la Chine dans cette analyse en raison des difficultés attribuées d’avoir trouvé de l’information inconsistante dans toutes ces variables. Pour ces pays nous avons rencontré des problèmes d’informations incomplètes qui ne rendent pas compte de toutes les années prises en considérations, des données inconsistantes dans les échantillons que nous avons examinés ; et des incertitudes sur la conversion de donnée en euro. (Nous sommes sûrs que les grandes maisons de recherche pourraient surmonter ces problèmes, disposant de ressources plus importantes et plus complexes que les nôtres). Cette exclusion du Japon et de la Chine est regrettable car le Japon est le pays le plus touché par le problème de la croissance du PIB alimentée par la dette, ayant une dette publique par rapport au PIB de bien au-dessus de 200%, et aurait donc été très instructif pour nos fins.

Le Japon a vécue essentiellement de la dette depuis les débuts des années 1990. Néanmoins, quelques-uns de ces analystes irrationnels occidentaux veulent prendre le Japon comme un exemple à suivre, faisant valoir que le pays a été en mesure d’accumuler des dettes depuis 25 ans déjà, tous les pays occidentaux seraient en mesure de faire de même pour le futur prévisible. En cela, ils ne parviennent pas à saisir que le Japon a eu le luxe d’être le seul pays survivant des niveaux exorbitants de dettes. Japon a profité d’un grand soutient de la part des pays occidentaux pour ainsi pouvoir mettre cette pratique en continue, pas moins pour des raisons politiques. Une autre considération importante contre l’idée que les pays occidentaux pourraient continuer à accumuler de la dette, c’est que depuis le début des années 1990, ils ont perdus rapidement leur hégémonie en termes de part du commerce mondiale et du PIB  mondiale. J’ai écrit auparavant sur cela dans un article intitulé « Pourquoi l’Occident est destinée à  se détériorer. »

L’Occident est en rapide diminution économique par rapport au reste du monde. Cela peut se démontrer en comparant le PIB des puissances occidentales représentées par le groupe de pays G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) avec le PIB des puissances émergentes. En 1990, le PIB combiné des pays du G7, était accablant par rapport à celui des 7 puissances émergentes aujourd’hui : Chine, Inde, Russie, Brésil, Indonésie, Mexique et la Corée du Sud (sans forcément constituer un block politique). En 1990, les pays du G7 avaient un PIB combiné de 14.4 trillion de dollars et les 7 pays émergents avaient un PIB de USD 2.3, mais pour 2013 les tableaux se sont inversées, le G7 ayant 32 trillion USD et les 7 pays émergents de 35 trillion USD. (Graphique 6).

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Avec le défi de la part croissante de l’économie mondiale appartenant sans cesse aux pays émergents, il devient clair que les pays occidentaux ne seront pas en mesure de profiter suffisamment du commerce mondial au service de leurs dettes.

Pour l’instant les pays occidentaux bénéficient du privilège d’avoir des monnaies qui sont de confiance pour le reste du monde en tant que monnaies de réserve. Essentiellement, le dollar et l’euro profitent d’un statut de monopole. C’est ce qui permet aux pays occidentaux d’avoir accès à la dette pas cher et ainsi alimenter leurs économies avec des financements de banques centrales (assouplissement quantitatif ou impression d’argent). Mais le risque, c’est qu’avec la détérioration de la situation de la dette et la diminution de la part du commerce international, ils perdront se privilège, peut être même dans un futur proche. Ce qui va suivre après c’est que le financement sera nettement plus cher ainsi qu’une inflation, avec l’hyperinflation comme un résultat final. Dans ce scenario que je considère incontournable au cours des 5 à 10 prochaines années, les économies des pays occidentaux seraient essentiellement effondrer.

Le problème est qu’il n’y a pas moyen d’éviter ce scenario, car les puissances occidentales ont perdu leurs avantages concurrentiels en tant que puissances économiques. Eventuellement, leurs économies seront obligées de diminuer pour correspondre aux bases de leurs ressources et de leurs populations. (J’ai écrit sur ce thème dans l’article dont je fais référence auparavant). Mais il semble que les élites occidentales aux pouvoir n’ont aucune intention de faire face à ses réalités. Ils essayeront toujours de faire semblant de prospérité avec de la nouvelle dette, autant qu’ils le peuvent. Les parties politiques occidentales ont été transformées en machines de votes avec un seul souci en tête – celui de gagner des élections. Pour cela ils continueront à s’engager dans ce qui s’apparente à la corruption de l’électorat – la création de nouvelle dette pour alimenter l’économie nationale.

Mais il n’y a aucun moyen de retourner en arrière dans cette marée historique. Les puissances occidentales feront tout de même que l’aristocrate de l’ancien régime qui a dilapidé son héritage. Cette inévitabilité du processus est ce qui le rend aussi effrayant, parce que je crains que l’élite occidentale soit tentée de se remettre à flot de ce scenario apocalyptique avec une guerre qui prendrait des proportions épiques. Nous sommes maintenant très près de l’Armageddon entre l’Occident avec ces circonstances économiques désespérées et les puissances mondiales émergeantes.

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